Pourquoi mes montagnes sont le seul lieu où je respire vraiment
Pendant des années, j’ai cru que le bonheur se trouvait quelque part.
Dans un lieu précis, une ville accueillante, une maison lumineuse, un changement de décor.
Je me suis souvent dit : « Ailleurs, ce sera mieux. »
Mais au fil du temps, et de l’érosion douce de mes certitudes, j’ai compris une chose essentielle :
aucun endroit au monde ne peut me combler s’il ne résonne pas avec qui je suis profondément.
J’ai habité des lieux jolis.
Des appartements bien placés, des maisons pleines de promesses.
Mais jamais je n’y ai trouvé ce que mes montagnes me donnent, sans effort, sans artifice.
Mes montagnes, elles, ne me demandent rien.
Elles ne cherchent pas à me corriger, ni à me faire croire que je dois être autre chose que moi.
Elles m’accueillent telle que je suis — dans ma fatigue, mes élans, mes silences.
Un retour qui n’est pas une fuite
Revenir ici n’a rien d’un repli.
C’est une forme de fidélité à ce que mon corps sait depuis toujours :
je vais mieux quand je suis entourée de conifères,
quand mes pieds retrouvent les sentiers que j’ai moi-même dégagés,
quand le vent a ce goût franc de sapin et de neige fondante.
Mon bien-être n’est pas lié au confort.
Il est lié à la cohérence entre ce que je vis dehors et ce que je ressens dedans.
Et ici, dans cet espace un peu sauvage, je retrouve cette cohérence.
Je n’ai pas besoin de jouer un rôle.
Je n’ai pas besoin de me convaincre.
Je suis. Et c’est assez.
Entretenir mes sentiers, entretenir ma paix
L’été, je prends soin de mes sentiers.
Je les défriche, je les marche, je les connais par cœur.
L’hiver, quand la neige les recouvre, ils deviennent inaccessibles…
et pourtant, leur présence reste en moi.
Comme une promesse. Comme une fidélité au rythme lent de la nature.
Ces chemins sont le prolongement de mon histoire.
Ils m’ont portée pendant des réflexions existentielles profondes,
des deuils, des renaissances.
Et c’est souvent en les suivant que j’ai trouvé des réponses — ou du moins,
le calme nécessaire pour ne plus chercher désespérément.
Ce que je retiens
Aujourd’hui, je ne cherche plus à m’exiler de moi-même.
Je ne cherche plus l’endroit parfait.
Je cherche la paix.
Et c’est ici que je la trouve.
Revenir chez moi, dans mes montagnes, ce n’est pas une mode de vie.
C’est un acte de soin.
Un retour à l’essentiel.
Un ancrage dans ce que je sais être vrai :
le bien-être durable ne vient pas de ce qu’on possède,
mais de l’espace qu’on se crée pour respirer, penser, sentir.
Et moi, j’ai choisi mes montagnes pour ça.



